A leur rythme, c’est-à-dire en prenant le temps de fignoler avec justesse leur folk-rock, Wilco évolue, se transforme peu à peu, élargit son panel. C’est tout à leur honneur et à notre bonheur car ce « Yankee hotel foxtrot » est à ce jour leur meilleur opus. Si les fondements n’ont pas bougé (les antiques folk-songs Américaines faites d’air pur et de grands espaces comme « I am trying to break your heart »), la décoration est devenu moins ternes (« Kamera », « War on war »), plus modernes (« Pot kettle black »). La touche Jim O’Rourke à la production ne doit pas y être étrangère. Disque riche et à plusieurs facettes, « Yankee hotel foxtrot » se révèle tour à tour gracieux, orthodoxe, différent, inhospitalier, rêveur, vagabond, cousin éloigné de Pavement (« Heavy metal drummer ») mais dans tous les cas extrêmement chaleureux et amical (« Jesus, etc. »). Jusqu’à présent Wilco se présentait comme un bon groupe qu’on aimait autant pour ses mélodies impeccables que pour ce sentiment de non-sociabilité qu’il nous apporte. Aujourd’hui, Wilco est devenu un grand groupe méconnu dont on espère conserver longtemps la sympathie. |