Après douze années d'absence (« Red shoes » en 1993), la diva Anglaise revient le temps d'un album où l’imprévisible règne en maître absolu. Un disque à l’image de sa discographie toute personnelle, constamment en marge des modes et des courants. Contrairement à ce qui a souvent été pensé, Kate Bush n'est pas seulement un organe vocal, bien que ce dernier soit souvent magique, c'est aussi quelqu'un qui sait mettre en forme (« King of the mountain ») des morceaux aux multiples strates. Loin des modes en tout genres (nous nous répétons, mais c’est tellement vrai), Kate Bush poursuit la construction de sa discographie avec force et volonté, comme pour construire un musée sonore à sa seule gloire. Et si nous reconnaissons qu’il est possible de ne pas accrocher à ces mélodies amples et cette production à la limite de la boursouflure, nous affirmons aussi qu’il est obligatoire de respecter son oeuvre. Et si ici, nous devons admettre que nous n'écoutons pas Kate Bush en boucle, nous sommes la plupart du temps séduits par son adresse et la hauteur quasi épique de ses morceaux (« Sunset » et « Painter's link »), pas sa singularité constante (« Nocturn »). Rares (voire inexistantes) sont les artistes capables de se mettre ainsi dans la marge et hors de toute temporalité. |