En ce début d'année, la Californie est à l'honneur. Après les formidables Local Natives, on a récemment pu découvrir les Soft Pack, un groupe de San Diego relocalisé à Los Angeles. Leur premier album est excellent. Il s'agit en somme de pop rock efficace marquée par des influences stylées : Velvet Underground, Love, Joy Division, avec un soupçon de Pixies. Il ne faut pas y chercher la profondeur des artites sus-cités. Il faut plutôt y voir la célébration d'une certaine douceur de vivre, une exhoration légère à la fête et à la liberté. "You've got to answer to yourself", "you can't depend on anyone else" pourrait être le nouveau bréviaire d'une jeunesse cherchant à s'imposer. L'album est très agréable à écouter donc. Sur scène, c'est une autre paire de manches. Le groupe manque un peu de charisme, il joue ses chansons en masquant ce manque dans un mur du son qui ne fait qu'assourdir l'auditoire. Certes, les mélodies sont là. Mais on s'ennuie un peu. Le spectacle manque un peu de consistance. A ce niveau là, les Local Natives sont loin devant. Alors qu'est-ce qui manque? Peut-être que les Soft Pack ne sont pas aussi libres que ça? On les sent compassés, comme s'ils affirmaient une profession de foi sans trop oser s'y engouffrer totalement. Ils ont l'air gentils, ils ressemblent à des étudiants respectables, voir à des cadres sérieux. Est-ce l'habit, leur environnement qui les bloque? En ont-ils seulement conscience? Ou alors est-ce que cette incapacité à exprimer ce qui semble bouillir à l'intérieur n'est qu'un problème de communication? Peut-être qu'avec l'expérience de la scène, les soupapes vont sauter, et la sauce va prendre? Certains grands artistes ont parfois alterné des concerts atroces et d'autres extraordinaires (Dylan). D'autres n'ont jamais pu se faire complètement à la scène (Brian Wilson, XTC). Plus souvent, les premiers concerts des légendes du rock n'étaient qu'une étape de rodage (Joy Division). Il faudra donc juger du résultat sur la durée. |